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Accueil - Responsabilite - Camps de concentration Facebook Instagram YouTube. Recherche Catalogue Mon compte Ressources numériques Agenda Actualités Site De Rencontre Avec Femme De L Est. SUR LES CAMPS DE CONCENTRATION...1°- Christophe Saulière "Faute de chambre à gaz, si tel est bien le cas , je ne souhaite a personne d'aller crever dans les carrières de pierre de Mauthausen, les souterrains de Dora-Nordhausen , les usines de la grande bourgeoisie patronale germano-nazie Krupp et Daimler-Benz , ou de se faire décimer par la typhoïde, les pneumonies , la dysenterie et le scorbut , faute de soins , de chauffage et de nourriture rappel, environ 350 000 prisonniers de guerre soviétiques sont morts - tués par le travail forcé - ou ont été exécutés dans les camps nazis. Pour exemples , parmi les 15 000 prisonniers de guerre soviétiques déportés à Auschwitz pour le travail forcé, seulement 92 survivront. A Buchenwald , ils seront 17 000 à périr par le travail forcé . Les russes du Block 20 , insurgés à Mauthausen , seront près de 3000 à être abattus .2°- Brigitte Pascall Il faudrait parler aussi la sauvage répression des membres du sonderkommando, qui ont dynamité un crématorium d'Auchwitz le 7 octobre1944. Essayé de libérer le camp des femmes avec des tenailles ! Les nazis noyèrent la mutinerie dans le sang, tirant sur eux au pistolet à bout portant. Les détenus près du crématoire étant abattus sur lendemain, plus de 450 manquaient à l'appel cf le livre de Hermann Langbein "Hommes et femmes à Auchwitz", édition 10/18, n° 2481, avec une préface de Primo camp d’Auchwitz est un mauvais exemple, car il était à la fois un camp de travail bagne et camp d'extermination. Dès le mois de juillet 1944, voyant que l’Allemagne avait perdu la guerre, Himmler fit détruire les chambres à gaz, pour ne pas laisser de traces. En revanche, Birkenau était un "pur" camp d’extermination il n'y avait pas de sélection, les femmes et les enfants étaient conduits directement à la chambre à gaz ! Il faudrait lutter contre l'oubli, témoigner le plus possible, évoquer cette naissance dans un camp de concentration nazi, la survie dans la honte. Mais comment raconter qu'on a été "mise au monde à côté d'un monceau de cadavres ?", demande Florence Schulmann."J'aurais trop peur de ne pas être crue", explique dans son appartement parisien cette Française aux beaux yeux verts. C'est à des journalistes de l'AFP que cette commerçante à la retraite a confié l'un de ses rares témoignages sur son destin hors du derniers mois, pour marquer le 75e anniversaire de la Libération, l'AFP a recueilli la parole de trois survivants de la Seconde Guerre mondiale partageant la même histoire méconnue comme Florence Schulmann, Hana Berger Moran et Mark Olsky ont vu le jour dans l'enfer concentrationnaire et ils seront demain parmi les derniers survivants de la porte un regard différent sur sa vie. Contrairement à Florence, Hana Berger Moran l'Américaine, dont les lunettes prune mangent le visage, écume les écoles "pour justifier sa raison d'être" en responsable qualité dans une société de biotechnologies, cette douce et dynamique grand-mère habite maintenant à Orinda, en charismatique Mark Olsky à la carrure d'ancien joueur de foot américain s'étonne encore "d'avoir eu une meilleure existence que la plupart des gens" grâce aux efforts déployés par sa mère après le drame de la guerre et de sa venue au a reconstruit sa vie aux États-Unis, médecin urgentiste à la retraite, il réside près de par le calendrierIls sont nés au printemps 1945 alors que leurs mères avaient été déportées enceintes. Celles de Florence et de Mark étaient Polonaises, celle de Hana pousse son premier cri le 24 mars à Bergen Belsen et Hana le 12 avril à Freiberg, deux camps de travail distants de moins de 400 kilomètres, en ne connaîtra jamais la date exacte de sa venue au monde, entre le 18 et le 21 avril, dans un train à bestiaux roulant depuis le camp de Freiberg vers celui de Mauthausen, aujourd'hui en bébés de hasard, trois lueurs dans les cendres des six millions de Juifs victimes de la Shoah. Florence, Hana et Mark, 75 ans, posent aujourd'hui sur l'existence un regard grave et intelligent, forgé dans l'adversité totale. Ils ont vingt ans de moins que la plupart des principale raison de leur survie ? Le calendrier. Depuis l'été 1944, les troupes soviétiques avancent et libèrent un à un les camps de concentration. L'Armée rouge délivre Auschwitz fin janvier les autres camps, entre panique et désorganisation, l'encadrement nazi sait que les alliés sont proches. Beaucoup retournent leur Bergen Belsen, quand elle perd les eaux, la mère de Florence Schulmann fait preuve d'audace en réclamant un lange à une gardienne."Elle s'est dit qu'on allait lui tirer une balle dans la tête et que ce serait terminé. Mais cette femme a ouvert tranquillement son sac. Elle lui a tendu un paquet de cigarettes. Elle lui a dit qu'avec ça, elle aurait ce qu'elle voulait dans le camp."A Freiberg, "quand elles ont découvert que ma mère arrivait à terme, les gardiennes lui ont apporté une bassine remplie d'eau chaude", raconte Hana Berger Moran, perles discrètes et châle autour du cou."Je suis née sur une table, dans l'usine d'aviation où ma mère travaillait, devant tout le monde. Je ne pesais qu'un kilo et six cent grammes. Ma mère en faisait trente-cinq".Deux jours après l'accouchement, le nourrisson et sa maman sont évacués vers Mauthausen par le rail. C'est là-bas que la naissance de Hana est bord du train où elles se trouvent, les Allemands entassent au moins femmes. Une fois à destination, ils pensent pouvoir les tuer sans laisser de trace."Femmes-squelettes enceintes"Le convoi roule du 14 au 29 avril. Beaucoup de déportées accouchent pendant le voyage. Épouvanté, le chef d'une gare de transit a décrit aux historiens, qui ont archivé son témoignage, sa vision dantesque de "femmes-squelettes" employé fournit des vêtements à trois bébés qui viennent de naître durant le périple et de la nourriture à leurs mères. Parmi ces nouveaux-nés arrivés par train, il y a Mark Olsky."A Mauthausen, ma mère a déclaré que j'étais né le 20 avril, même si elle ne savait pas la date exacte de l'accouchement. C'est le jour de la naissance d'Hitler. Elle a pensé que cela attendrirait les SS", libérant Bergen Belsen, le 15 avril, et Mauthausen, le 5 mai, les Alliés découvrent effarés des bébés rachitiques, enroulés dans du papier journal, tétant des poitrines choient Florence, Hana, Mark et d'autres, ces petits symboles remuants d'une victoire sur l'horreur."J'avais honte"Les nouveaux-nés étaient sauvés mais comment allaient-ils se construire après avoir fait leurs premiers babillements dans la crasse d'un baraquement surpeuplé, auprès de parents encombrés de leurs propres traumatismes ?"Toute ma vie, nuit et jour, j'ai vécu avec la Shoah", livre Florence Schulmann, le dos vouté, en fouillant dans sa malle à souvenirs où sont consignés photos et documents décrit une enfance pesante. "A la maison, l'ambiance était mortifère, mes parents ruminaient. On me maintenait dans un cocon. Dès que je toussais, on courait chez le médecin", la déportation, son père et sa mère avaient survécu aux atrocités perpétrées dans le ghetto de Lodz en Pologne. Leur fils leur avait été arraché des bras, envoyé en chambre à gaz. Il avait trois ans."Mon enfance a été suffocante, j'avais honte. On me disait +elle a fait quoi ta mère, pour que vous surviviez ?", raconte-t-elle en jetant de temps à autre un oeil sur I24, la chaîne d'information internationale israélienne diffusée en elle rend visite à une amie de sa mère à Tel Aviv. "Cette femme a ouvert la fenêtre et a rameuté tous les habitants du quartier. Il y avait la queue sur quatre étages. On venait toucher la miraculée."Florence et Hana ressentent durement le poids de leur secret en grandissant. Mark se sent bien entouré mais garde l'impression d'être "unique au monde" avec son suppliciésUne solitude d'autant plus forte que le sujet des bébés des camps reste peu étudié par les historiens."Les recherches sont rudimentaires", commente Diana Gring, chargée de la documentation à Bergen Belsen, où environs 200 naissances sont répertoriées. Destruction des registres, disparition des corps selon elle, "on ne sait pas combien d'enfants au total sont nés dans l'ensemble des camps".Le journaliste Alwin Meyer, qui a consacré un livre aux bébés d'Auschwitz, en évoque "des milliers". Après la guerre, deux sages-femmes déportées revenues de cette apocalypse décrivent dans des ouvrages les sévices et les infanticides généralisés qu'elles tentaient - en vain le plus souvent - d' déportées tombées enceintes affirment avoir dû parapher un formulaire autorisant le troisième Reich à tuer leur enfant après la naissance, selon l'anthropologue Staci Jill Rosenthal, rare universitaire à s'être penchée sur le sait que quelques poupons dont les caractéristiques physiques correspondaient aux critères racistes aryens ont été sortis des camps et adoptés par des familles allemandes. D'autres ont servi de monnaie d'échange contre des prisonniers nazis détenus à l'Ouest ou dans des pays la plupart sont morts, certains après avoir servi aux expérimentations du médecin nazi Josef Mengele. Une rescapée a raconté au documentariste français Claude Lanzmann comment l'officier lui a bandé les seins pour voir combien de temps sa petite fille pouvait survivre sans lait. Tous les jours, il venait assister au supplice, puis à l' la vieQuand on revient de là... "Mes parents sont sortis des ténèbres totalement traumatisés, ils ne les évoquaient jamais", narre Florence père de Hana Berger Moran n'a pas survécu et, devenue veuve, sa mère retourne vivre à Bratislava. "On n'en parlait pas, c'était impossible, la Tchécoslovaquie était communiste". Dans les années 60, une fois adulte, Hana émigre en Israël, puis aux la libération des camps, Mark Olsky et sa mère restent quatre ans en Allemagne, le seul pays qui ne les ait "pas refusés", avant de s'installer, comme Hana, en Israël en 1959 puis aux mère ne voit pas non plus revenir son mari. "Elle a tout fait pour que j'aie l'enfance la plus normale possible", dépasser la douleur ? Hana Berger Moran marque une pause. "Il faut rire", dit-elle. "C'est la meilleure revanche. Je sais que ça choque parfois les gens quand je dis ça mais je m'amuse, je savoure la vie. Sinon, je me dis qu'ils ont gagné".Et pourtant, les trois survivants observent avec anxiété la montée de l'antisémitisme dans leurs pays. La détestation des Juifs progresse, selon un rapport publié en mai par le Congrès juif européen. "Je tenais la sécurité pour acquise or elle n'est plus certaine", s'inquiète Mark sondage Schoen Consulting publié en janvier révèle que 69 % des Français âgés de moins de 38 ans ignorent le nombre de Juifs tués durant la Rivlin, le président israélien veut que le monde "réfléchisse à la manière de transmettre le souvenir de l'Holocauste aux générations qui vivront sur une planète sans survivants"."Il n'y a rien de plus fort que d'entendre ces derniers expliquer eux-mêmes ce par quoi ils sont passés", selon Bernhard Mühleder, chargé des contenus pédagogiques au musée de l'oubliCombattants contre l'oubli, les anciens "bébés des camps" ont enregistré leur récit en vidéo. Même Florence Schulmann, qui a eu tant de mal à en parler à sa fille et à ses petits-enfants, s'est résolue à le faire très récemment, "pour pas que des historiens puissent contester ma version", lâche-t-elle en rangeant les clichés dans sa une visite effectuée il y a quelques années à Bergen Belsen, on lui a remis son acte de naissance établi par les autorités allemandes du camp, "un cadeau inestimable" à ses robe minuscule, cousue pour Hana dans les premiers jours de sa vie par des co-détenues de sa mère avec des lambeaux de chiffons est exposée au mémorial de Mauthausen. Cette pièce touche particulièrement les groupes de collégiens en visite Berger Moran et Mark Olsky ne seront pas en Autriche, comme ils l'avaient prévu, pour participer le 10 mai à la cérémonie commémorant les 75 ans de la libération du camp de la première fois depuis 1946, le rendez-vous annuel n'aura pas lieu, à cause de la pandémie de coronavirus. Il sera remplacé par une cérémonie virtuelle, comme un signe que les temps changent. Les enfants et les petits-enfants de Florence, Mark et Hana - interviewés avant la crise sanitaire - se préparent à prendre le relais."Bientôt, il n'y aura plus aucun d'entre nous sur terre donc on a plutôt intérêt à bien faire passer le message", souffle 113131 - Paris/New York France AFP - © 2020 AFP 18 juillet 2008 5 18 /07 /juillet /2008 2045 Si je vous dis que des compositeurs ont écrit de la musique dans les camps de concentration nazis, peut-être vous récrierez-vous sans doute n'avaient-ils pas la tête à cela, ou étaient-ils occupés à d'autres activités beaucoup moins agréables. Et pourtant... une dépêche de l'Agence France Presse m'a fait tilt aujourd'hui à ce sujet. Un Italien Juif nommé Francesco Lotoro est en effet sur la piste des partitions produites par des compositeurs déportés par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Un exemple viendra cependant à l'esprit de pas mal de monde si l'on évoque ces pages de l'Histoire celle du "Quatuor pour la fin des temps", écrit par Olivier Messiaen au Stalag VIII-A de Görlitz. Une oeuvre formellement atypique, en particulier du fait de sa distribution violoncelle, violon, clarinette, piano. La pièce a pourtant été créée au stalag en 1941, et elle est sans doute la pièce la plus célèbre de ce type de production. Mais il n'y a pas que ça. Francesco Lotoro cherche depuis 1991, inlassablement, depuis qu'il a corrigé une partition signée de Gideon Klein, emprisonné à Theresienstadt et décédé au camp de concentration de Fürstengrube en 1945, reçue des mains de la propre soeur du compositeur. Ce qui a frappé le musicien, c'est la difficulté de l'oeuvre. Un peu de recherche lui a permis de comprendre que les musiciens internés à Theresienstadt avaient droit à une demi-heure de piano par jour. Pas mal? Insuffisant pour un vrai travail technique. Mais les compositeurs allaient à l'essentiel pendant cette demi-heure, concevant les partitions dans leur tête, loin des contingences matérielles liées à l'instrument. "Permettre aux musiciens de continuer à travailler était aussi un moyen de mieux les contrôler. Dans le camp d'Auschwitz, il y avait sept orchestres. Quand j'ai commencé, je pensais retrouver tout au plus quelques centaines d'oeuvres", expose Francesco Lotoro en guise d'explication à la possibilité laissée aux musiciens de pratiquer leur art. Depuis, Francesco Lotoro a retrouvé quatre mille partitions écrites dans ces difficiles conditions. L'homme les archive, à l'exemple d'une pièce en cinq actes écrite sur du papier hygiénique, signée Rudolf Karel, disciple d'Antonín Dvorák, compositeur tchèque bien connu. Il ratisse large, recueillant certes la musique classique, mais aussi des oeuvres légères ou de variété, européennes ou venant d'horizons plus lointains. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer les titres des pièces on trouve là des sonates, des fugues, des chansons de cabaret, des cadences destinées aux concertos pour piano de Beethoven, des symphonies, et d'autres choses encore. Le musicologue précise que cette production n'était pas forcément triste les oeuvres parlent de foi, de famille, de patrie, etc. Certain de jouer un "contre la montre" et d'accomplir une forme de devoir de mémoire, Francesco Lotoro sait d'ores et déjà que certaines pièces sont irrémédiablement perdues, soixante ans après les faits. Son devoir de mémoirei prend peu à peu la forme d'une série de disques, dont six ont déjà paru, sous le label KZ Musik. Une visite du site du label permet de constater que certains compositeurs ont survécu aux camps, et que d'autres y ont laissé leur vie. L'objectif? Finir le travail en 2012, avec la collaboration d'orchestres si nécessaire. Source AFP; photos d'Olivier Messiaen de Gideon Klein fondation G. Klein et de Francesco Lotoro Tribune de Genève. Site du projet de M. Lotoro Publié par Daniel Fattore - dans Musique Par Joël Chatreau • Mise à jour 26/01/2015 Le camp d’Auschwitz-Birkenau, libéré par l’Armée rouge il y a 75 ans – le 27 janvier 1945 – est le plus fort symbole de l’extermination des Juifs, des Tziganes, des Polonais, des Soviétiques et autres une vingtaine de nationalités, orchestrée par le régime nazi à l’échelle industrielle. Il est également le seul camp de concentration à avoir institué la plus ignoble des méthodes d’identification de ses prisonniers, en les marquant dans leur chair de manière indélébile avec un tatouage. Dans les autres camps établis sous le IIIe Reich, les déportés avaient leur numéro de matricule cousu sur le vêtement au niveau de la poitrine. C’est au début de l’année 1943 que le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, décida de faire tatouer tous les détenus, hommes et femmes, à l’exception des seuls 14 juin 1940 est la date qui est considérée comme étant celle du tout début de l’activité du camp, installé dans des quartiers vidés de leurs habitants de la ville d’Oswiecim, dans le sud de la Pologne. Ce jour là y arriva un premier convoi de 728 prisonniers politiques polonais. Mais ce n’est qu’à partir de décembre 1941 que le tatouage fut “testé” avant tout sur des détenus soviétiques. Particulièrement maltraités par les gardiens SS, ils mouraient en grand nombre sur 15 000 internés, seulement mille survécurent et il devenait impossible de les recenser. La première méthode de tatouage se transforma en torture une plaque, percée d’aiguilles qui formaient les chiffres du matricule, était brutalement enfoncée dans la poitrine du déporté, puis de l’encre était apposée sur la peau incisée. A partir du printemps 1942, les Polonais seront soumis au même cruel traitement. ¨Tatouage systématique sur l'avant-bras gaucheCe n’est que le 22 février 1943, comme l’indique une fiche rédigée par la Kommandantur d’Auschwitz, que commence le tatouage systématique des déportés, Juifs ou non, qui ont échappé à la mort dans les chambres à gaz car ils avaient été considérés par les SS comme aptes au travail. A cause de l’immensité du camp qui, avec ses 47 annexes, finit par s’étendre sur 40 km2, les nazis estiment que c’est le meilleur moyen d’identifier tous les prisonniers, y compris quand ils meurent. Le numéro de matricule sera désormais tatoué sur l’avant-bras gauche, en général sur la partie externe mais aussi, à certaines périodes, à l’intérieur de l’avant-bras. Ce sont des “schreiber”, notamment des détenus forcés à le faire, qui tatouent chiffre par chiffre à l’aide d’ le livre “Médecin à Auschwitz”, le médecin légiste Miklos Nyiszli, un Juif Hongrois, raconte “Un prisonnier pratique avec un instrument rempli d’encre un grand nombre de petites piqûres sur mon bras. A la place de ces dernières apparaissent des tâches bleutées et floues. Il me rassure, la peau va s’enflammer un peu, mais cela passera après une semaine et les numéros apparaîtront nettement détachés”. A sa descente du train, si le déporté est jugé assez bien portant pour travailler, il est généralement tatoué le lendemain, mais la règle n’est pas toujours respectée. Auparavant, il devra passer par un bâtiment dit de désinfection, surnommé “le sauna” à Auschwitz. Il y sera enregistré, dépouillé de tous ses vêtements, de ses éventuels objets de valeur et du moindre papier ou photographie, puis on lui rasera la tête et le pubis. Après une douche, il recevra la tristement célèbre tenue à un simple numéroLe numéro incrusté dans la peau était l’aboutissement de ce système parfaitement réfléchi de déshumanisation. Le prisonnier n’avait même plus de nom mais une “immatriculation” qu’il était obligé d’apprendre par coeur afin de la réciter, en allemand, à chaque appel ou convocation. Pour les Juifs croyants, l’offense s’ajoutait à la souffrance puisque la Torah interdit toute modification irréversible du corps, donc les tatouages notamment. On sait néanmoins que l’être humain est capable de s’adapter à tout, y compris à l’enfer sur Terre. Dans son livre emblématique “Si c’est un homme”, l’Italien Primo Levi, rescapé d’Auschwitz, explique comment certains déportés arrivèrent à trouver un brin d’humanité derrière chaque matricule. “Certains d’entre nous se sont peu à peu familiarisés avec la funèbre science des numéros d’Auschwitz, qui résument à eux seuls les étapes de la destruction de l’Hébraïsme en Europe”, écrit Primo Levi. “Pour les anciens du camp, poursuit-il, le numéro dit tout la date d’arrivée au camp, le convoi dont on faisait partie, la nationalité. On traitera toujours avec respect un numéro compris entre 30 000 et 80 000, il n’en reste que quelques centaines”. Selon plusieurs témoignages, des gardiens SS semblaient également éprouver un certain respect pour les prisonniers qui portaient les numéros les moins élevés, preuve de leur endurance à survivre. Parfois, ils leur donnaient une corvée moins importante ou la faisaient faire par des détenus arrivés plus récemment. Environ 400 000 personnes ont été enregistrées et réduites à un simple numéro dans le plus grand camp de la mort mis en place par les nazis, plus de la moitié y a péri. Mais ce bilan effrayant est encore loin de montrer toute l’ampleur de l’extermination, car au total, 1,3 million d’hommes, de femmes et d’enfants sont arrivés un jour à Auschwitz… 1,1 million n’en sont jamais ressortis vivants. 90% des victimes étaient des Juifs venus de toute l’Europe. Le camp d’Auschwitz n’est qu’un exemple de la monstruosité nazie qui visait à la destruction du peuple juif, appelée en hébreu la Shoah, la “catastrophe”. La Shoah a fait disparaître près de 6 millions de Musée d’Auschwitz-Birkenau et Mercantilisme, bousculade, attitudes choquantes… L'ancien camp d'extermination d'Auschwitz est la première destination des tour-opérateurs de Cracovie. Dans la foule, se recueillir est impossible. Peut-être qu'il y a des visites organisées, ça serait plus pratique... – Tu as raison, on perdra moins de temps. » Ils sont deux, un couple de quinquagénaires, attentifs l'un à l'autre. En vacances et de passage à Cracovie, ils ne veulent pas manquer le must » de la région la visite du camp de concentration d'Auschwitz, à 60 kilomètres de là. Gentiment, l'employée de l'office du tourisme les renseigne. Des couples comme celui-ci, il y en a des milliers par an. Ils n'ont que trois jours pour visiter la région, veulent voir le camp ». Auschwitz attire aujourd'hui plus de monde que la splendide Cracovie, dont il est presque devenu le produit d'appel ». Partout en ville, les sollicitations pleuvent. Dès l'aéroport, on vous propose d'y aller directement en taxi. Des tour-opérateurs font le voyage dans la journée trois heures de trajet aller et retour, et deux heures sur place, le tout pour une centaine de zlotys, soit une vingtaine d'euros. La brochure de l'agence Cracow City Tours le propose au même titre que les visites de Nowa Huta, le paradis communiste, la mine de sel Wieliczka, la Cracovie du XVIIIe, un parcours sur les traces de la culture juive » avec un dîner juif typique », ou un itinéraire sur les pas de Jean-Paul II »... Sur la place du marché, centre névralgique de la ville, de nombreuses boutiques proposent des statuettes de Juifs du ghetto, à mi-chemin entre l'hommage attendri et le cliché antisémite tous ont des nez proéminents, et, si beaucoup n'arborent qu'un violon, certains ont un gros sac de monnaie à la main... Auschwitz est le tour le plus demandé, surtout par les étrangers », dit Tomas Stanek, responsable de Cracow City Tours. L'an dernier, le camp a accueilli 1,3 million de visiteurs. Aux abords du camp, le parking est payant, comme les toilettes. Ce jour-là, huit mille touristes vont défiler. Deux cent cinquante gui­des, quatorze langues. La nôtre, Doro­ta, mine revêche, fait trois visites par jour. Deux heures, dont quatre-vingt-dix minutes dans le camp de travail d'Auschwitz et une demi-heure seulement dans le camp d'extermination de Birkenau, rejoint en navette. Le groupe s'ébranle. Un couple avec un bébé est le premier à sortir son appareil photo devant le panneau Arbeit macht frei » Le travail rend libre ». Il faut régulièrement atten­dre ou se pousser pour laisser passer d'autres groupes. Certains guides ont un parapluie ouvert pour ne pas perdre leurs troupes. L'émotion s'exprime peu, comme corsetée par la foule. A la troisième salle, ils sont cinq à décrocher. Il y a trop de mon­de pour ressentir quoi que ce soit, explique un Français. On ne voyait pas ça comme ça. » Dans le fond, la guide ne nous apprend rien. On le sait, tout ça. Et puis c'est trop long », poursuit son épouse avant de lui emboîter le pas. Un Français trentenaire, qui se dit d'origine kurde, entretient en expert ses voisins de divers génoci­des l'arménien, l'algérien, le rwandais... A Cracovie, pour une vingtaine d'euros, des tours-opérateurs font le voyage dans la journée. A Cracovie, on vend des statuettes de juifs du ghetto, sans craindre la caricature. Inévitable ? Sans doute aussi. Il n'y a pas vraiment, chez les intellectuels qui travaillent autour du génocide, de débat moral sur le fait d'avoir transformé Auschwitz en lieu de visite. Ces bus de touristes sont la contrepartie d'un travail de mémoire qui est devenu massif et s'incarne ici, explique Jean-Charles Szurek, chercheur au CNRS et auteur de La Pologne, les Juifs et le communisme. Même si ce voyage d'un jour fait en charter depuis une capitale européenne me paraît absurde, un jeune qui est arrivé en rigolant ne repartira peut-être pas sans avoir perçu quelque chose. » Le principe de l'ouverture aux touristes n'est réellement contesté que par des négationnistes comme l'Anglais David Irving, qui a accusé le gouvernement polonais d'avoir fait d'Auschwitz un site dans le style de Disneyland ». Les historiens, eux, s'insurgent plutôt contre la présentation historique qui continue d'être faite sur place On mêle Polonais, Russes, politiques et Juifs, ces derniers ayant été les seuls, avec les Tsiganes, à connaître la "sélection" et l'extermination, explique Marcello Pezzetti, historien italien. On ne va pas aux bunkers 1 et 2, où ont été gazés les Juifs du Vél'd'Hiv. Visiter Auschwitz aujourd'hui, avec ce temps de visite comprimé, ne permet pas de comprendre ce qui s'est passé. Ce n'est pas que les touristes viennent qui est choquant, c'est ce qu'on leur montre... » Cette guerre des mémoires » reste vive Auschwitz reflète autant l'histoire du musée que celle du camp, poursuit Szurek. Depuis le début, c'est le gouvernement polonais qui a pris en charge son entretien. Et cela a été fait dans un but de célébration de la victoire contre le fascisme. Le génocide juif a été occulté, remplacé par une présentation globale où tout déporté, juif ou résistant polonais, était mis sur le même plan. » Le paradoxe touristique est aujourd'hui à son comble. Les baraques de Birkenau menacent de s'écrouler. Les ruines des chambres à gaz ont besoin de soins urgents. Si on ne fait rien, dans quinze ans, tout aura disparu », alerte Piotr Cywinski, le directeur du musée. Pendant des années, des aides ponctuelles, ajoutées aux 4 millions d'euros de ressources pro­pres du site et aux 3 millions d'euros de subventions de l'Etat polonais, ont permis de faire face aux besoins les plus urgents. Cela ne va rapidement plus suffire. L'an dernier, la Fondation Auschwitz-Birkenau a été créée, dont le but est de réunir 120 millions d'euros. Les intérêts de cette somme permettraient de créer des revenus permanents pour entretenir et restaurer le camp. Un plan de préservation à long terme sera alors mis en place. La Tchéquie, la Norvège et la Suède ont déjà versé de l'argent. La France, le Portugal, l'Angleterre, la Belgique et les Etats-Unis ont promis de le faire. L'Allemagne a annoncé que sur cinq ans elle versera la moitié de la somme, soit 60 millions d'euros. A Oswiecim, la ville dont Ausch­witz est le nom germanisé, on suit ces débats d'un œil critique. La ville est grise, désertée par ses jeunes, et quelques maisons peintes en jaune ne suffisent pas à l'égayer. Il y a 16 % de chômage, taux supérieur à la moyenne nationale. Echo d'un antisémitisme encore présent dans le pays, un panneau publicitaire y vante Radio Maryja, la radio ultra­nationaliste du père Rydzyk. Si Auschwitz crée des emplois à Oswiecim la plupart des deux cent cinquante guides du camp en viennent, les touristes s'y arrêtent très peu. Nous n'existons pas, et quand les gens nous voient, même nous qui n'étions pas nés à l'époque, c'est pour se demander “Mais comment ont-ils pu laisser faire ?” » se plaint Mar­gareta Szeroka, une habitante. Voudraient-ils aussi profiter un peu plus de cette manne ? Janusz Marszalek, le maire, personnage très controversé, élu sans étiquette en 2002 et réélu en 2005, alors promoteur, avait obtenu en 1996 la permission de construire à l'entrée du camp un centre commercial de 5 000 mètres carrés. Le tollé international l'a contraint à reculer. Aujourd'hui qu'il dirige la ville, les rapports avec l'administration du musée sont très tendues. Ici, nous sommes à Oswiecim, une ville. Auschwitz, c'est à côté », lance-t-il d'entrée à tout visiteur. Il bloque divers projets, dont l'établissement d'un centre pédagogique dans le bâtiment occupé, entre 1984 et 1993, par des carmélites. Une con­currence touristique s'est mise en place entre les deux lieux, Oswiecim offrant la visite d'un château du XVIIIe restauré en 2008 et le projet d'une stèle dans le centre-ville dédiée à... toutes les victimes de la Shoah ». A Cracovie, en revanche, le succès » du camp a provoqué dans le quartier de Kazimierz un revival » juif étonnant. Un festival de la culture juive y attire beaucoup de monde, nombre de restaurants proposent repas et attractions hébraïques. Tout y a l'air un peu trop joli, un peu trop neuf, et nul ne sait combien de Juifs vivent encore sur place... Anna Gulinska, petite brune de 27 ans, n'est pas juive. Mais elle est tombée amoureuse à l'école, puis à la fac », de la culture juive, a fait des études de yiddish. Chez moi, ça a surpris. » Aujourd'hui, elle est chargée de programmation au Jewish Community Centre. Nous sommes là pour servir la communauté, affirme-t-elle. La Pologne juive n'est pas qu'un grand cimetière. » Et Auschwitz ? On voudrait que les touristes qui reviennent du camp passent par ici. Nous vivons dans son ombre, mais il faut voir au-delà. » Lire aussi la réaction du philosophe Alain Finkielkraut. nazisme seconde guerre mondiale mémoire Auschwitz reportage Partager Contribuer Sur le même thème

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